vendredi 11 janvier 2013

Les petits mouchoirs: les bronzés en pas drole

Hier j'ai vu les petits mouchoirs, une comédie dramatique avec des vrais personnages dedans. Pour vous éviter la même souffrance au cas ou ça passerais à la teloche, voici mon compte-rendu (Attention, spoilers de la mort)

Le pitch: une bande de ringards parisiens va passer des vacances mouvementées dans une villa au bord du bassin d'Arcachon.

C'est donc l'occasion pour Guillaume Canet de nous présenter une galerie de personnages dans la tradition de la comédie de moeurs française. Les voici:

Les garçons: ce sont de grand ados parisiens attardés qui font rien qu'a se chamailler. Heureusement, l'un d'entre eux meurt et tout le monde est copain à nouveau. Comme dans les bronzés.

Les filles: ce sont des bourgeoises macrobiotiques mal baisées mais qui encaissent et assurent tant que bien que mal la santé psychologique du groupe. Rapport que c'est des femmes, donc c'est normal. Elle doivent sûrement lire psychologie magazine. En vacance, elle ne cherchent même pas à passer un peu de bon temps. Pas comme dans les bronzés. Dommage.

Les provinciaux: des bon gars plein de bon sens et de joie vivre de la province et des pays du sud. Deux territoires qui occupent sûrement une place similaire dans la psyché parisienne. Référence: Les italiens des bronzés. Sauf que la le cliché n'est pas vraiment assumé.

Les enfants: accessoires décoratifs, marqueurs social ou prétexte à l'engueulade, ça dépend des scènes. Ce sont juste des outils pour la narration. J'ai rarement vu un tel mépris pour des personnages.

Allez, le détails des personnages, on se fait plaisir:

Ludo (Jean Dujardin). Un gars fêtard qui va fumer une clope mais qui en fait préfère rentrer en scooter et se fait dézinguer par un camion. Il passe tout le film dans un semi coma - comme nous en fait - mais a quand même le bon goût de mourir à la fin pour réconcilier tout le monde dans le malheur. Référence:  Bourseault des bronzes. Bip bip!

Max (François Cluzet). Parvenu qui entretien le mythe a coup de 'quand j’étais jeune mes parents m'envoyaient bosser pendant les vacances'; genre Zola tu vois. Gros con mais bon fond. Vu que c'est lui qui a le plus de pognon et qui invite, il se sent autorisé a se comporter comme une ordure avec tout le monde, même les gosses (typique du parvenu). Ses potes sont tellement des couilles molles, que quand il défonce un mur de sa chambre à la hache en pleine nuit, et bin eux, au lieu de flipper ils trouvent ça marrant. Mais sinon bon fond hein. Référence  Chistian Clavier dans les bronzés, mais en plus dangereux.

Veronique, femme de Max (Valérie Bonneton): bourgeoise macrobiotique école new-age. C'est le pendant vaguement humain de Max. Une sorte de Carla bruni. Elle force Max à faire des bisous aux enfants de temps en temps.

Antoine (Laurent Laffite). Le lover loser improbable sans burnes. Réussi l'exploit d’être encore plus pathétique que Jean Claude Dus et d'arriver à conclure quand même. Rigolo deux minutes.

Marie (Marion Cotillard). La connasse bobo. Sous des dehors baba cool tendance pétard et chants d’Amazonie la connasse bobo aspire juste à devenir une bourgeoise comme les autres. D'ailleurs quand elle se retrouve en cloque sans mec stable - le sien est mal en point, et son amant s'est barré - elle a grave les boules. Bien fait!

Eric (Gilles Lelouche). Le Casanova du rayon surgelé. Se fait un honneur de niquer le plus de meufs possible, mais fuit la queue entre les jambes lorsqu'il rencontre son pendant féminin. Un minable en fait. D'ailleurs sa gonzesse est tellement motivée pour le larguer qu'elle fait l'aller retour Paris Bordeaux sur la journée rien que pour ça. Personnage des bronzés: Popeye - mais en chiant.

Vincent (Benoit Magimel). Bourgeois bon teint mais au goût pour la muscu un peu suspect. Il découvre sa bisexualité sur le tard et insiste lourdement sur le fait qu'il n'est pas homo. Sans doute pour éviter de faire exploser son petit cerveau conservateur. Il voudrait bien se taper Max. Max n'est pas d'accord, et du coup Vincent bande mou avec sa femme et ça fout une mauvaise ambiance. C'est ballot.

Isabelle (Pascale Arbillot). La femme de Vincent. Frustrée par son bi éconduit de mari, elle se console en jouant a sim-sexe et en s'occupant des gosses. Tout le monde s'en fout, même nous. Elle reste bien à sa place de mère. Ouf.

Raphaël (Matthieu Chedid). Le gars sympa qui se sert hyper bien de son manche (de guitare). C'est pour un temps l'amant de la connasse bobo avant qu'il ne décide de venir s'incruster à la villa pour dire coucou. Et la, il joue tellement bien de la guitare que tout le monde est content. Sauf marie qui ne supporte pas qu'il tape l'incruste. Comme il est super cool - c'est un artiste alors forcément - il plaque marie gentiment et même qu'il lui donne sa guitare - une Gibson hyper cher. Haa ces artistes..

Nassim (Hocine Mérabet ) Le prof de gym-tonique amoureux des belles lettres. Lui c'est un maghrébin hyper bien intégré comme il faut. Il maîtrise parfaitement le français, mille fois mieux que le reste des personnages, mais en fait il est seulement prof de gym-tonique. Normal, le sport c'est un truc de métèques.  Cerise sur le gâteau il est même pas musulman vu qu'il cite des moines japonais ou tibétains à tout va. Il est tellement occupé à dire qu'il est a l’écoute des autres qu'il se rend même pas compte qu'il est avec une grosse bande de connards. Ça c'est de l'immigré qu'on aime! Ambiance Brice Hortefeux.

Jean-Louis (Joël Dupuch).L'artisan provincial plein de bon sens. Alors lui on ne lui la fait pas! Il a un petit élevage d'huîtres tellement bio qu'il préfère ramer que d'utiliser un moteur sur son bateau. Faut dire que c'est une force de la nature. Il arrive à faire Arcachon Paris aller et retour sur la journée. Il a aussi un coeur grand comme ça mais il est un peu bourru. Altruiste et sincère. Sensible mais viril. On le devine veuf et toujours fidèle. Il a des problèmes de pognon, mais il s'en fout, il en a vu d'autres. Un Charles Ingalls version sud ouest. Ça c'est du provincial qu'on aime! Ambiance terroir authentique et retour a la terre.

La réalisation: Du niveau d'un téléfilm de france3 avec de la belle musique pop-rock pour faire jeune cool en plus. Circulez y'a rien a voir.

Conclusion:

On ne sait pas vraiment ce qu'a voulu faire Guillaume Canet avec ce film. A-t-il voulu nous livrer une critique radicale du parisianisme en nous emmerdant pendant 2h30 avec des personnages abjects et rétrogrades ou délibérément caricaturaux? A t-il subtilement voulu nous alerter sur l’impossibilité du bonheur quand on est aussi con et borné que les personnages principaux? A-t-il sincèrement cru qu'il suffisait d'ajouter de la belle musique sur des scènes débiles (la conclusion du Jean Claude Dus est un modèle du genre) pour nous faire 'passer de l’émotion'? On ne le saura jamais, et c'est sans doute tant mieux. En attendant, je vais me revoir les bronzés 1 et 2.

Jeje.

3 commentaires:

  1. Bon, ben moi j'ai bien aimé... je dois faire partie des bourgeoises macrobiotiques qui ne sont pas foutues d'avoir suffisamment de goût pour regarder autre chose que les téléfilms de France 3, sans doute...
    Juste pour la précision inintéressante, ce n'est pas Matthieu Chédid en musicos, mais un autre people en bas de l'échelle popu, conçu pour faire fantasmer les ménagères dans mon genre. Je te laisse, j'ai mes steacks de soja sur le feu...

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  2. Lali, merci pour ton premier commentaire sur mon joyeux blog :)

    A propos de Mathieu Chedid y'a erreur sur l'internet alors http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Petits_Mouchoirs

    Note bien que je ne fais aucune hypothèse (qui serait forcement fausse) ni commentaire (qui serait forcement faux aussi) sur le public qui aurait aimé le film. Y'a des films a la réalisation façon france3 que j'adore, a commencer par les bronzes auxquels je rend un vibrant hommage ici.

    Chacun aime ce qu'il veut, c'est vraiment pas le sujet. Personnellement, j'ai simplement pas aimé les caractères , et je livre leur description tels que je les ai perçu, en exagérant leur coté grotesque en espérant faire sourire mes chers lecteurs.

    Si tu as une autre perception des personnages, n’hésite pas a partager! Gros bisous :)

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  3. gros bisous aussi, Juju m'a répondu exactement la même chose que toi pour expliquer ton papier, on en est venu à la conclusion que je n'avais pas assez consommé de Desproges dans ma jeunesse et que je n'étais pas assez rompue à l'exercice de la critique incisive (note tout de même que normalement je devrais progresser là-dessus, ayant un maître en la matière à la maison, sans parler de mon beau-père et du parrain de mon fils...). En tous cas je ne peux nier ton talent de rédacteur, ni ton humour, évidemment !

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